Commune d'Avrieux
Le projet récompensé
Le télégraphe Chappe a été inventé pour répondre à des besoins de communication rapide et efficace après la Révolution française. La Convention décrète en 1793, la création de la première ligne télégraphique entre Paris et Lille. Petit à petit, la France se dote de cet outil de communication qui lui permet de faire le lien avec son territoire. C’est en 1806 que la ligne Lyon-Turin est créée et sera prolongée jusqu’à Venise. Cette ligne se compose de 124 postes étalés sur 1 200 kilomètres. Entre 1814 et 1815, la ligne cesse de fonctionner.
Le système de la télégraphie Chappe repose sur l’échange de signaux optiques de postes en postes grâce aux mouvements d’un régulateur et de deux indicateurs placés en haut d’un mât de 7 à 8 mètres de hauteur. Le tout est installé sur le toit de la station et manœuvré depuis l’intérieur du poste télégraphique par un des deux stationnaires qui se relayent tous les jours. Le télégraphe du Courberon faisait partie des cinq stations savoyardes situées à 2 000 mètres d’altitude.
Au cours de l’été 2015, le projet de réhabilitation du Courberon a connu une nouvelle impulsion avec la création d’une association « Avrieux, mémoire et patrimoine » qui a pour vocation la mise en valeur du patrimoine public de la commune. La commune en tant que propriétaire du site assurera la maîtrise d’ouvrage du chantier et l’association participera à la reconstruction et à la recherche de financement. L’association a déjà aménagé un chemin d’accès pédestre et a élagué les environs des ruines. Une fois le télégraphe rebâtit, elle assurera l’animation du site auprès d’un public local mais aussi touristique.
L’opération de fouilles archéologiques de 2006 a permis de confirmer l’existence de deux étages avec une pièce de repos pour le stationnaire de 8 m2 en pierre presque entièrement enterrée et placée sous la pièce de manutention en bois qui permettait de manoeuvrer et d’observer les postes télégraphiques voisins. Les archéologues ont pu constater que son architecture était adaptée à l’altitude et au climat.
Il est indispensable que le « baracon » d’Avrieux puisse à son tour être rebâti puisqu’il se situe entre celui du Mollard-Fleury sur la commune de Sollières-Sardières et celui du Plan de l’Ours à Saint-André qui ont déjà été reconstruit. Une fois reconstruit, il deviendrait ainsi possible de rétablir une communication entre trois postes consécutifs, une prouesse qui serait unique en France puisque jamais une telle liaison n’a ou être rétablie. Ces trois télégraphes constituent des éléments forts pour le patrimoine savoyard avec un caractère particulier du milieu montagnard.