Les Bauges, la vallée oubliée

Les Bauges, ou haute vallée du Chéran, font partie des Préalpes du Nord : elles s’inscrivent dans un massif calcaire, frais et humide. Elles sont aujourd’hui plébiscitées par les touristes et de nouveaux habitants en quête de tranquillité et de belles promenades dans un environnement peu bouleversé par la modernité.
Entourées de villes, d’autoroutes, de voies ferrées, les Bauges ont pourtant été longtemps perçues comme un territoire secret, difficile d’approche, une sorte d’île aux habitants un peu particuliers : les Baujus. Sortir de la vallée impose de franchir des cols ou de parcourir le long défilé de Banges. Et ces sorties ne conduisent directement à aucune ville. On ne passe pas par les Bauges, on doit s’y rendre.
Dans un pays difficile, la survie a impliqué de combiner, avec une agriculture de subsistance, des activités diverses et l’émigration. Les ordres monastiques implantés à la fin du Moyen Âge ont développé un temps la métallurgie au charbon de bois et maintenu ainsi une forte population jusqu’au milieu du XIXe siècle. Les Bauges ont, ensuite, subi un fort exode rural malgré leur spécialisation fromagère à partir de l’Annexion (1860). Mais, bien aidée par l’amélioration récente des conditions de vie (déneigement, téléphone, Internet…), la tendance s’est inversée. Le caractère préservé des paysages des Bauges, des villages et l’existence du Parc naturel régional attirent aujourd’hui tant les touristes que de nouveaux habitants.
Les Bauges n’ont pas de grands monuments, ont toujours vécu aux marges de l’histoire. C’est une communauté qui, dans le temps long et par son isolement, a façonné son territoire et son destin.