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Filature de laine Pallud ou filature du Pont de Tasset

Haute-Savoie

Description

Historique du site

« Créée dans le dernier tiers du XIXème siècle la filature de laine Pallud s’inscrit aussi dans un processus industriel par ses équipements : machines achetées en Belgique dans le Nord de la France ou reprises de l’industrie drapière de Vienne en Isère. D’après la description qui en est faite par le propriétaire actuel la chaîne de fabrication est absolument complète de la teinture à la filature en passant par toutes les étapes intermédiaires; il s’agit donc d’un ensemble extrêmement cohérent qui permettrait de raconter sans aucun doute une histoire liée à la première industrialisation d’Annecy au fil de la rivière, avant l’arrivée de l’énergie électrique à bon marché. C’est aussi un témoignage précieux pour l’économie de la ville chef-lieu, de son rôle industriel et commercial en relation avec les vallées alpines. Au delà de la force de cette évocation historique, si l’atelier industriel pouvait être conservé et présenté de façon dynamique au public, on peut imaginer l’intérêt d’associer la population à sa restauration puis à une mise en fonctionnement partiel. Il serait envisageable également d’y présenter le travail de la laine de façon plus ou moins complète, au fur et à mesure de la remise en état éventuelle des machines. En ce qui me concerne c’est aussi le contexte humain et le fonds d’archives associé à l’établissement qui me paraissent aussi des ressources à ne pas négliger. Dernier point à signaler : il ne s’agit pas d’une grande usine, mais d’un ensemble de taille comparable aux implantations de minoteries et autres fabriques au fil de l’eau. Son intérêt n’en est pas moindre car il évoque aux portes de la ville l’histoire d’une activité liée à son environnement rural et montagnard et l’homogénéité de son parc de machine est un argument patrimonial indiscutable. »

François Portet, Sociétés et espaces ruraux de l’Europe contemporaine (XIXe-XXIe siècles)


De plan carré, la filature est aménagée avec un sous-sol, un rez-de-chaussée, un étage et un étage sous combles. La famille Pallud a fait la présentation des espaces :

« Au rez-de-chaussée, dans un grand espace d’un seul tenant, un alignement de six grosses machines au centre et d’autres machines sur les deux côtés. Murs en crépi, plancher et plafond de bois, grosses poutres apparentes au plafond. Accolé à l’atelier, le bureau où l’on accueille les clients. Une porte donne accès au magasin : des casiers de bois où est rangée la laine filée, la blanche ici, la bleue là, la rouge…

Au sous-sol de l’atelier, le renvideur occupe toute la surface. Dans un local sombre à même la roche, les batteurs. Un palier intermédiaire ouvre sur la chaudière où on lave et teint la laine.

Dans les combles, de vastes casiers, où la laine brute est stockée en attendant d’être travaillée.

Des machines et des aménagements de François Pallud existent encore : ainsi la chaudière qui apparaît dans l’inventaire de 1883, la petite carde et la bobineuse qui datent du tout début du 20ème siècle. Les autres machines ont été acquises dans les années 1920, 1930 et 1940, jusqu’à la dernière acquisition, la retordeuse, en 1950. »


Dates ayant marqués l’histoire du site :

  • En 1872, François, Benoît et Jules aidés de leurs parents font construire une filature sur la rive droite du Fier ;
  • En 1999, l’activité de tissage cesse et la filature se concentre sur le filage de la laine à tricoter ;
  • La grande roue à aubes installée dès l’origine est remplacée par une turbine verticale de 40 chevaux ;
  • Dans les années 1920, la production est de l’ordre de 300 kg de laine filée par mois ;
  • De 1872 à 1939, l’activité du site est constante, trois générations se succèdent et perpétuent un savoir-faire de plus en plus rare ;
  • A partir de 1940, la filature doit livrer sa production au Comité des laines ;
  • De 1950 à 1960, la production chute fortement ;
  • L’activité cesse en 1987.

Située sur la rive droite du Fier, cette usine fait face aux Forges et Fonderies de Cran et clôt par la même occasion le défilé des usines aménagées depuis le lac d’Annecy jusqu’au torrent du Fier. Avec les Forges et Fonderies, il s’agit du dernier témoignage de l’activité industrielle de cette agglomération. Ces deux sites sont fortement contraints par la pression foncière.


Et aujourd’hui ?

Depuis 2007, le vallon du Fier fait l’objet d’un ambitieux projet de réhabilitation conduit par la Communauté d’agglomération d’Annecy (C2A). Sur quatre kilomètres entre le Pont de Brogny et le Pont de Tasset, le promeneur peut découvrir au détour d’un sentier balisé, la variété d’un écosystème préservé en lisière de la ville. Située à proximité de cet espace récréatif, la filature Pallud constitue un marqueur fort de ce territoire. De plus, elle se trouve à la jonction entre les cheminements du Thiou et du Fier. Avec la réhabilitation des Papeteries de Cran, un projet de réhabilitation des abords du Thiou permettrait d’intégrer à cette démarche.

Contact :
Samir Mahfoudi pour le Conseil départemental de la Haute-Savoie

Service archéologie et patrimoine bâti

Pôle Culture Patrimoine

18 Avenue du Trésum

74000 Annecy

samir.mahfoudi@hautesavoie.fr

04 50 33 23 70