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Tanneries Ronzon

Rhône

Description

Dès le XVIe siècle, des tanneries, des fabriques de souliers et de parcheminerie se sont établies au pied du bourg médiéval le long de la rivière, l’Orzon. L’eau de cette rivière était particulièrement bien adaptée à cette activité grâce à l’équilibre de ses eaux basiques et acides. Cette tradition du travail des peaux et du cuir était telle qu’il existait, à Saint-Symphorien-sur-Coise, un saint patron des tanneurs, auquel les ouvriers rendaient hommage certains jours de l’année, et, qu’elle a donné son nom aux habitants de la commune, les Pelauds.

Historique

Le site industriel des Tanneries Ronzon est installé au-dessus de l’Orzon, à proximité des anciennes maisons de tanneurs, dans la partie nord de la commune. Ce sont les dernières tanneries encore visibles aujourd’hui. Elles forment un ensemble de bâtiments construits dès le début du XXe siècle à partir d’aménagements plus anciens rachetés par la famille Ronzon en 1899.
Les frères Ronzon tannent et fabriquent du cuir à bourrellerie : cuir tanné à l’alun et nourri au suif. Ils deviennent de fait « tanneurs-hongroyeurs » et poursuivent le travail du corroyeur. Ils vont renouveler ce savoir-faire par la mécanisation du travail, les progrès de la chimie, et un réseau commercial progressivement étendu à toute la France. La tannerie travaille tout particulièrement en réseau avec des ingénieurs du Centre technique du Cuir de Lyon, afin de recueillir des recommandations sur les procédés chimiques, ou encore sur l’épuration des eaux polluées par leurs activités.

Comme d’autres tanneries de renom, l’entreprise Ronzon trouve, dans les années 1960, un marché de niche, pour pallier le déclin de l’activité bourrelière et éviter la fermeture : désormais, on fabrique des gants industriels très résistants, destinés aux employés des aciéries, de la SNCF, d’EDF ou encore aux pompiers. Les Tanneries Ronzon ont donc su renouveler leurs pratiques initiales et ont travaillé avec les plus grandes entreprises nationales.
Dans les années 1960, les tanneries employaient 80 personnes et traitaient 100 tonnes de peaux par mois. À partir des années 1970, des travailleurs immigrés, venus d’Algérie chercher du travail à Saint-Symphorien-sur-Coise, ont trouvé des postes à la tannerie-bourrellerie. Ils habitaient les maisons des tanneurs, désertées par les natifs de la ville.
Dans les années 1990, suite aux évolutions du marché et de la conjoncture économique, les activités sellerie et tannerie ne comptaient plus que 30 salariés. En 1998, Monsieur Ronzon père cède la tannerie à un tiers et ne conserve que l’activité sellerie sous le nom Sellerie Ronzon. Cette activité cesse à l’aube des années 2000.

Avant de devenir propriété de la commune, des opérations de déconstruction, de dépollution et de désamiantage du site ont été réalisées. En préalable, et, sur les conseils de Christophe Margueron, architecte des Bâtiments de France, l’étude historique et patrimoniale menée par l’Atelier de la Grande Côte, Anne-Sophie Robin et Nathalie Sandt, architectes du Patrimoine, a permis de guider la collectivité dans son projet de réutilisation des bâtiments et des espaces actuels. De fait, les préconisations architecturales et patrimoniales ont permis de conserver les éléments bâtis qui étaient encore en bon état et présentaient un intérêt patrimonial en lien avec la mémoire industrielle des lieux. Au sous-sol, l’odeur de chrome, symptomatique de l’activité de tannage, est encore présente.
La famille Ronzon a donné un certain nombre d’objets et de machines à la Maison des Métiers, musée associatif local, afin de faire perdurer cette mémoire ; la plus grande partie des collections Ronzon est présentée dans le musée actuel et illustrent le travail de tannage et de bourrellerie autrefois pratiqués. D’autres machines sont conservées dans l’enceinte des tanneries comme les foulons ou la glaceuse.

Le Patrimoine bâti
Placées à proximité des anciennes maisons de tanneurs, les Tanneries Ronzon permettent d’envisager d’un seul coup d’œil la vocation artisanale et industrielle des lieux. Elles constituent non seulement un lieu de mémoire pour les pelauds mais symbolisent aussi la prospérité économique de St-Symphorien-sur-Coise tant au Moyen Ȃge que plus tard au XIXe et XXe siècles.
L’ensemble est constitué de trois corps de bâtiments en U articulés autour d’une cour intérieure. Ils représentent environ 2730 m2 sur une parcelle de près de 10 500 m2. La plupart des couvertures et charpentes des bâtiments conservés présentent des désordres importants avec des tuiles poreuses et cassées facilitant le développement de l’humidité dans les parties hautes et basses des constructions.

  • Façade en pierre dorée du bâtiment 1, identifié sur le cadastre napoléonien. Ce bâtiment, dévolu au magasin, bureaux et à la sellerie-bourrellerie, est constitué de deux bâtis plus anciens (partie nord en mâchefer) et l’ensemble a été largement remanié au cours des années.
  • C’est aussi le cas du bâtiment 2 qui accueille la courroierie et le séchoir mais dont il reste une maçonnerie de pierre dorée et chaînage d’angle sur le pignon en pierre de taille, côté ouest, encadrement des baies en briques.
  • Le long de celui-ci, le bâtiment 3 a été installé en 1941 pour servir de magasin.
  • Les bâtiments 4 et 4b bien que dénaturés ont cependant conservé leur implantation prolongeant le front bâti des maisons de tanneurs le long de l’Orzon (aujourd’hui couvert sur cette partie).

Le projet
La reconversion souhaitée par la commune vise à adapter l’ensemble des bâtiments des Tanneries Ronzon afin d’y aménager un espace culturel et ce, dans l’esprit du lieu et en conservant, dans la mesure du possible, la mémoire de la fonction originelle.
Le projet prévoit l’aménagement d’un équipement multifonctionnel collaboratif qui puisse répondre aux attentes de la population locale, des publics scolaire et touristique en proposant des espaces muséographiques valorisant l’histoire locale, les savoir-faire d’autrefois avec les collections de la Maison des Métiers, une programmation pédagogique et culturelle de qualité, des espaces dédiés au numérique et aux séminaires d’entreprises associés à un espace de restauration.
Sauvegarder la mémoire artisanale et industrielle des lieux, valoriser l’ensemble de son patrimoine matériel et immatériel et revitaliser un quartier en périphérie du centre-bourg sont les principaux objectifs de ce projet.

Bibliographie et sources :

  • Les Tanneries de St-Symphorien-sur-Coise du Moyen-Ȃge au XXe siècle – Philippe Schneider, Groupe Histoire et Patrimoine. 2017
  • Saint-Symphorien-sur-Coise : Anciennes Tanneries Ronzon – Étude historique et patrimoniale – Atelier de la Grande Côte, Anne-Sophie Robin, Architecte du Patrimoine et Nathalie Sandt, Architecte du Patrimoine. 2015
  • Sauvegarder notre patrimoine, les Tanneries Ronzon, Saint-Symphorien-sur-Coise – Mairie de Saint-Symphorien-sur-Coise – 2021

Contact

Mairie de St-Symphorien-sur-Coise
90 place du Marché 69590 St-Symphorien-sur-Coise
04 78 44 37 57
contact[@]saintsymp.fr