Tanneries de Maringues
Description
L’ensemble industriel remarquable des tanneries de Maringues est le témoin d’un artisanat bien présent depuis le XIIIème siècle et qui resta prospère jusqu’au début du XXème siècle. Maringues, cité de tanneurs ? Définitivement oui car nulle part ailleurs en Auvergne cette industrie n’a eu autant d’importance.
Historique :
Bourg rural et accueillant de la plaine de Limagne, situé au carrefour des villes de Clermont-Ferrand, Thiers, Riom et Vichy, Maringues est au XVIème siècle la 2ème place commerciale d’Auvergne.
L’artisanat de la tannerie est alors présent depuis plusieurs siècles dans la cité, favorisé par la proximité de la rivière Allier et de la Morge qui serpente dans la ville.
Son développement va alors s’accélérer considérablement jusqu’à l’arrivée du chemin de fer au XIXème siècle.
En 1860 on comptait encore une soixantaine de tanneries à Maringues, une concentration unique en Auvergne. 5 à 6 tanneurs travaillaient alors par tanneries. La dernière en activité ferma ses portes en 1920, conséquence de l’industrialisation et de la 1ère guerre mondiale.
Insolite : Il était une fois la maringote ! C’est à Maringues qu’étaient construites les maringotes, véhicule hippomobile à deux roues qui transportaient encore les touristes au Mont Saint Michel à la Belle-Époque. Maintenant encore une version améliorée de la maringote fait toujours le trajet jusqu’à ce site magique.
Le patrimoine :
Les témoignages du passé glorieux de Maringues affluent lors d’une balade dans son centre historique : maisons nobles en pierre de Volvic comme la maison des Ducs de Bouillon (1), halle au blé, église Saint-Etienne mais surtout les tanneries et la Halle aux cuirs(2) le long de la Morge.
C’est dans ce bâtiment en briques qu’était stockée la production de peaux venant de Maringues. Il s’agissait aussi d’un lieu de vente.
A ses côtés les deux tanneries les mieux conservées de Maringues se trouvent de part et d’autre du Pont des Fainéants, le long de la Morge. C’est ici que les ouvriers au chômage patientaient dans l’attente qu’un patron tanneur en manque de main d’œuvre fasse appel à eux.
Une très belle statue de tanneur au travail trône maintenant sur ce pont, œuvre de Jean Chauchard (3).
1-La Grande Tannerie (4), tannerie existante aux XVIIème et XVIIIème siècle, restaurée à la fin du XIXème siècle. Elle fonctionna jusqu’en 1879 et est sans doute le bâtiment industriel le plus emblématique de la cité. On y trouve 4 niveaux, un rez-de-rivière avec fosses et cuves pour délainer et tanner les peaux, deux étages destinés à la préparation des peaux tannées et un 3ème étage réservé au séchage des peaux. Un ingénieux système de crochets et de trappes avait été mis au point pour faire circuler les peaux.
2- La Tannerie Grandval (5), du nom d’un de ses anciens propriétaires, construite au XVIème siècle et remaniée au XVIIIème siècle.
La Tannerie Grandval est composée de 3 niveaux dédiés au stockage, au logis et au séchage des peaux.
On trouve encore dans cette tannerie un atelier de mégissier (6) tel qu’il était en activité. Les peaux arrivaient par La Morge et étaient ensuite trempées dans la rivière avant de les dépoiler et de les écharner comme nous le montre la statue de Jean Chauchard (3). C’est sans doute la tannerie la mieux conservée de Maringues et la seule dans laquelle on y retrouve les outils d’autrefois.