Site Gillet
Description
Historique du site :
La famille Gillet est originaire de Bully dans le département du Rhône. En 1830 l’un des enfants, François décide de quitter le métier de cultivateur pour tenter sa chance dans celui de la teinturerie. Après son apprentissage chez un cousin, il s’installe sur les bords de Saône puis Quai de Serin à Lyon.
En pleine période de prospérité, il se spécialise dans la teinture noire, en vogue à l’époque. Vers 1860, attiré par la pureté des eaux du Pilat, il implante un atelier sur les bords du Gier et y installe son fils François, l’autre fils Joseph restant à l’usine de Lyon. Grâce au concours de l’école de chimie de Lyon et l’apport des produits nouveaux (chimiques), remplaçant les produits végétaux, l’entreprise devient florissante, connue dans le monde entier, elle participe alors au deuil de la reine Victoria, les tissus et tulles noirs jalonnant le parcours funèbre ayant été teints et apprêtés à Izieux.
Vers 1900, les nombreuses maladies des vers à soie ont conduit l’entreprise à rechercher et développer un produit de substitution. C’est ainsi qu’en 1904 l’usine de la soie artificielle est construite sur la rive droite du Gier.
Les premiers bâtiments datent de 1861, les 3 étages sont construits entre 1871 et 1885. Implantés sur 16665 mètres carrés, ils sont l’œuvre de l’architecte lyonnais Gaspard André. Ils sont entièrement en brique pour les façades ainsi que tour carrée abritant une cuve de réserve d’eau et la cheminée de 50 mètres. Cette cheminée montre des détails constitués de couronnes et de frises avec arcatures et modillons, deux sortes de briques la composent entre les parties hautes et basses. Sur l’ensemble des bâtiments les sheds sont cachés par des acrotères. La maison de maitre complète cet ensemble remarquable. Un barrage est construit à l’arrière des bâtiments pour alimenter les ateliers en eau, un aqueduc amenant l’eau dans deux autres usines du groupe passait par le bâtiment courbe amène les eaux aux deux autres usines du groupe, celle des fils et celle des rubans.
Le rez de chaussée est constitué d’un immense atelier avec ses barques de teinture pour les pièces de tissu et les essoreuses, les deux étages supérieurs sont occupés par le contrôle, le séchage, l’apprêt et l’expédition, le troisième étage étant réservé aux bureaux et au laboratoire, accessibles directement par le patron depuis sa villa.
Et aujourd’hui ?
Fermées en 1976, l’usine de la soie artificielle est reconvertie en ZAC, la teinturerie est transformée en pépinière d’entreprises par la ville de Saint-Chamond. C’est dans un local de 550 mètres carrés que le CERPI présente les industries de la vallée du Gier avec la salle de l’ancien laboratoire affectée à la teinture.