Carrières de pierre du Midi
Description
Dans la moyenne vallée du Rhône, au Sud du département de la Drôme et au Nord du département du Vaucluse subsistent les vestiges de carrières de pierre et un village troglodytique d’une valeur patrimoniale exceptionnelle.
Un projet de valorisation à échelle humaine ayant pour vocation la protection du site, sa valorisation et son ouverture aux publics est lancé : le centre de la pierre en Tricastin.
Une entité territoriale
Le plateau calcaire fait partie de la région du Tricastin. Dominant vers l’ouest la vallée du Rhône, à 8 500 mètres à l’est du fleuve, et enserré entre la ville de Saint-Paul-Trois-Châteaux au Nord, Saint-Restitut et la ville de Bollène au Sud. La superficie totale du plateau est de 1 200 ha. Le point d’altitude culminant à 312 mètres.
La matière : la pierre du Midi
Cette pierre a été largement exploitée par les Hommes à toutes les époques, si bien qu’elle est devenue un emblème de l’identité tricastine.
L’appellation « pierre du Midi » est donné à un calcaire sédimentaire datant de la période miocène.
Histoire du site et de l’extraction de la pierre
Le plateau est un site riche d’histoire et l’importance des découvertes archéologiques ont invité un certain nombre d’auteurs à en faire l’emplacement de la mystérieuse Aeria antique ; des indices d’extractions de cette époque ont été révélés. La pierre est utilisée dès le 1er siècle pour construire certaines villes de Narbonnaise.
Au Moyen-Âge, cette matière première est largement utilisée pour confectionner des meules à grain et construire les villages tels que le siège de l’évêché, les fortifications et bien sûr les édifices de culte (cathédrale, églises…).
En 1466, une transaction entre Etienne Genevès, évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux et la communauté atteste de l’amorce de la standardisation de l’extraction et de la taille des pierres.
En avril 1682, le conseil de la ville de Saint-Paul autorise la construction du 1er plan incliné facilitant l’accès au site ; Il est en grand partie conservé.
L’industrialisation des carrières de pierre va débuter en 1845 sous l’impulsion du Baron du Bord. Il se porte d’abord acquéreur des carrières.
Les carrières à ciel ouvert, carrières en galerie et carrières souterraines sont reliées par un réseau ferré. Les blocs sont dans un premier temps transportés de la carrière aux chantiers par voie fluviale depuis le port de Donzère donnant sur le Rhône. Et très vite, le chemin de fer plus rentable devient le principal moyen de transport. En 1861, un plan incliné ou funiculaire à double voie est aménagé sur le flanc ouest de la colline.
D’autres bâtiments sont construits sur le site : quais de chargement, maison du contremaître, bureau pour le chef de chantier, une machinerie, des dortoirs pour les carriers et des écuries pour les chevaux… L’activité industrielle s’interrompt après la Seconde Guerre Mondiale. Cette pierre a été énormément utilisée dans toute la Provence et dans les rénovations urbaines du XIXe siècle des grandes villes comme Marseille, Saint-Etienne, Lyon, Grenoble, Genève, New York…
Mise en valeur d’un site à multiples facettes
Bénéficiant d’une plus-value patrimoniale, la présence d’anciennes carrières sur le plateau n’est plus perçue comme une nuisance environnementale mais comme une curiosité à découvrir. Ces divers sites d’extraction reconquis par la végétation et suscitant un puissant imaginaire, intéressent un public d’amateurs d’histoire, d’archéologie et de patrimoine industriel, mais aussi de créateurs et de producteurs d’art contemporain ou plus simplement de promeneurs.
Le Musée d’Archéologie Tricastine soutient activement ce projet en coordonnant les actions. Des ateliers de tailles de pierre et des visites guidées pour les groupes sont proposés toute l’année.